Investir dans la santé sexuelle et génésique pour accélérer le programme d’équité entre les sexes

Mar 10, 2024

Gender-Based Violence

Le développement d’une nation est inextricablement lié à son investissement dans les droits, l’éducation et la santé des jeunes filles et des femmes. Le vendredi 8 mars 2024, le monde entier a célébré la Journée internationale des droits de la femme sur le thème « Investir dans les femmes : Accélérer le progrès », exhortant toutes les nations non seulement à reconnaître ses réalisations, mais aussi à tirer la sonnette d’alarme sur les actions ciblées nécessaires pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation, les soins de santé inadéquats et les inégalités entre les sexes qui empêchent les femmes de jouir pleinement de leurs droits et assombrissent leur avenir.

Au cours des cinq dernières années, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a pris des mesures audacieuses pour catalyser l’autonomisation socio-économique des filles et des jeunes femmes. En 2019, le gouvernement a lancé son initiative « Enseignement primaire public gratuit », montrant ainsi sa ferme volonté de faire tomber les barrières financières qui ont maintenu les jeunes filles en dehors du système scolaire, et hors de vue depuis des décennies. Bien que cette initiative ait permis d’augmenter le nombre d’inscriptions des jeunes filles à l’école primaire, un obstacle majeur persiste : comment faire en sorte que les jeunes filles restent à l’école ?

En RDC, le nombre de filles inscrites à l’école primaire est en chute libre lors du passage à l’école secondaire, par rapport aux garçons. Les facteurs qui contribuent le plus souvent à ce déclin sont, entre autres, les mariages d’enfants, les grossesses non désirées chez les adolescentes, les violences sexuelles et sexistes et l’inceste. La cause profonde de ces facteurs peut être expliquée par la persistance de normes sociales néfastes au sein des communautés, les tabous liés à la santé sexuelle et reproductive (SSR), l’augmentation de la violence à l’égard des femmes, le manque d’accès à des informations et à des services de SSR précis, et la rareté des services de santé adaptés aux besoins des jeunes. Pour renforcer l’investissement du gouvernement dans l’avenir des filles et des jeunes femmes – souvent victimes de ces facteurs – Ipas RDC apporte une contribution unique à cette cause.

Enfants scolarisés en RDC
Ipas veille à ce que les jeunes filles et les femmes aient les connaissances et puissent exercer leurs droits de prendre des décisions autonomes sur leur santé sexuelle et génésique, dans un environnement où elles sont soutenues et peuvent accéder à des services adaptés à leurs besoins. En collaboration avec des organisations de jeunes dans tout le pays, Ipas a fourni à plus d’un million de jeunes des informations précises et fiables sur les droits sexuels et génésiques, brisant le silence sur ces droits, y compris le droit à l’avortement, par le biais de dialogues, d’initiatives de plaidoyer et de campagnes de sensibilisation. Grâce à des activités de sensibilisation, Ipas a formé plus de 100 intermédiaires qui sont des jeunes leaders de confiance au sein de la communauté et qui servent de pont entre la communauté et le système de santé en dirigeant le parcours d’orientation de la communauté. Entre 2019 et 2023, les sites soutenus par Ipas ont fourni plus de 5741 services d’avortement à des adolescentes, ce qui représente 23% du nombre total de clients. Le parcours d’orientation des clients montre que la communauté reste une source essentielle d’information et d’orientation vers les centres soutenus par Ipas, soulignant la nécessité de continuer à étendre notre collaboration avec les organisations dirigées par des jeunes pour faire progresser la santé sexuelle et reproductive et répondre de manière adéquate aux besoins des filles congolaises en matière de santé sexuelle et reproductive à l’intérieur et à l’extérieur des écoles.
Actuellement, Ipas travaille en partenariat avec plus de 25 organisations locales dirigées par des jeunes dans le cadre de sa stratégie d’octroi de subventions, en leur apportant un soutien stratégique, programmatique et opérationnel. L’un des programmes novateurs mis en œuvre par nos partenaires locaux est le programme « Positive Masculinity Gender Responsive », qui vise à inciter les hommes à soutenir l’autonomie corporelle des femmes et à agir en tant qu’acteurs du changement par l’intermédiaire de réseaux locaux d’hommes engagés.

Alors que nous réfléchirons aux droits des femmes tout au long du mois de mars, Ipas s’engage à investir dans la santé sexuelle et reproductive des jeunes femmes et filles congolaises afin d’accélérer les progrès en matière d’équité entre les sexes, de développement socio-économique et de santé ».