
Ipas DRC
Non-profit organization
Hello Mr/Mrs/Miss! I’m Nurse Nisa.
L’accès à l’avortement et à la contraception sûrs et légaux améliore la santé des femmes et des jeunes filles et représente un droit humain fondamental. La possibilité de décider si et quand tomber enceinte est un symbole de justice reproductive et d’égalité des sexes.
En République démocratique du Congo (RDC), la publication du protocole de Maputo au journal officiel sera suivie d’autres étapes, telles que la publication d’une circulaire garantissant l’accès aux soins en matière d’avortement, conformément aux indications du protocole, et l’adhésion du ministère de la santé publique, en 2020, aux normes et directives évolutives relatives à l’application des lignes directrices du protocole. Toutes ces actions ont fait de la RDC le premier pays d’Afrique francophone à avoir mis en œuvre des changements profonds favorisant un accès plus large aux soins en matière d’avortement.
Cependant, malgré ces progrès et le cadre juridique autorisant l’avortement sans risque en RDC, les femmes et les filles sont souvent incapables d’accéder aux services dont elles ont besoin en raison des limites du système de santé, de normes sociales néfastes et d’un manque de connaissances en matière de santé et de droits sexuels et reproductifs (SRHR). En effet, la stigmatisation et l’accès limité aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive (SSR) exposent les femmes à des grossesses non désirées et à des méthodes d’avortement dangereuses. Les grossesses non désirées entraînent des taux élevés d’abandon des études secondaires et universitaires, et limitent l’employabilité et la progression de carrière des femmes.
C’est pourquoi, dans un effort pour promouvoir l’autonomie corporelle des femmes et des filles, Ipas RDC et Affaires mondiales Canada travaillent ensemble depuis 5 ans pour élargir l’accès à l’information sur les droits sexuels et reproductifs et aux soins d’avortement sûrs. Couvrant le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Haut-Katanga, le Tanganyika et Kinshasa, ce projet vise à améliorer la capacité des femmes à faire des choix sûrs en matière de procréation qui soutiennent leurs objectifs éducatifs et professionnels, contribuant ainsi à une plus grande égalité des sexes en RDC.
Ipas RDC collabore avec le ministère de la santé, de l’hygiène et de la prévention pour améliorer l’accès des femmes et des jeunes filles de la RDC à des services d’avortement sûrs et centrés sur la femme. Au cœur de ce projet financé par le Canada se trouve la réhabilitation des établissements de santé, qui vise à renforcer la capacité technique des centres de santé publique à intégrer les services d’avortement et les soins aux victimes de violences sexuelles et sexistes (SGBV). En outre, pour améliorer la qualité des soins, Ipas RDC soutient le PNSR dans la formation et l’appui aux prestataires de soins de santé des secteurs public et privé pour offrir des soins en matière d’avortement.
En RDC, les normes de genre désavantagent les femmes dans de nombreux aspects de leur vie, y compris l’expression de leurs droits, en particulier leurs droits sexuels et reproductifs, et leur droit à l’autonomie corporelle ; l’inégalité entre les sexes, exacerbée par la pauvreté et l’instabilité, encourage et normalise la violence à l’égard des femmes. En outre, la stigmatisation de l’avortement joue un rôle important. un rôle central dans le domaine social médicale médicale et juridique des soins liés à l’avortement, et est à l’origine du nombre élevé de décès et de séquelles évitables dus aux avortements pratiqués dans des conditions dangereuses en RDC.
La délégation de l’ambassade du Canada en RDC a non seulement visité la clinique mobile mise en place par Ipas et des partenaires locaux, mais a également participé à des discussions éducatives sur la réduction de la stigmatisation entourant l’avortement dans le camp de personnes déplacées de Bulengo.
Grâce à des dialogues communautaires et à des campagnes de sensibilisation menées par des organisations locales, Ipas RDC améliore l’accès à des informations fiables sur la santé sexuelle et génésique, favorise un dialogue ouvert et sensibilise les hommes à leur rôle dans la promotion des droits des femmes et des jeunes filles en matière de santé sexuelle et génésique. Ce point a également été abordé lors de la visite de la délégation canadienne, qui a rencontré des organisations de jeunes à Kinshasa et à Goma, où elle a discuté des difficultés rencontrées par les organisations du réseau YouthSprint pour faire avancer leur vision de l’autonomisation des femmes en matière de santé sexuelle et génésique. Celestine Buyibuyi, responsable de la participation communautaire pour la région orientale, déclare: « Il est impératif de populariser le protocole de Maputo. Une femme sur quatre est violée dans un camp de déplacés et la plupart d’entre elles se retrouvent avec des grossesses non désirées. Certaines d’entre elles ont recours à des avortements dangereux parce qu’elles ne connaissent pas leurs droits et craignent d’être rejetées par la communauté ».