20ème anniversaire du Protocole de Maputo

Déc 12, 2023

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Célébration du 20e anniversaire du protocole de Maputo : Changer la trajectoire des droits de la femme en RDC
Le Protocole de Maputo est un instrument juridique novateur, élaboré, signé et adopté par les États africains pour protéger et promouvoir les droits des femmes africaines, ce qui en fait un instrument unique en son genre. 20 ans après son adoption à Maputo, au Mozambique, la domestication du Protocole de Maputo en République démocratique du Congo a été remarquable, de sa publication dans la Gazette nationale en 2018 à l’élaboration de normes et de lignes directrices complètes sur les soins en matière d’avortement, parmi beaucoup d’autres, les progrès réalisés jusqu’à présent méritent d’être célébrés et donnent de l’espoir pour l’avenir des femmes congolaises. Le 11 juillet 2023, avec l’aval du président de la République démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, le ministère du Genre a organisé une célébration historique pour le 20e anniversaire du protocole de Maputo. Cette célébration a réuni des acteurs clés tels que le ministre des droits de l’homme, le ministre de la jeunesse, des représentants du ministère de la santé, le directeur de cabinet du président, le secrétaire permanent du conseil supérieur de la magistrature, des parlementaires, l’ambassadeur du Canada et des représentants des corps diplomatiques (Suède, Norvège, Allemagne, Pays-Bas et Royaume-Uni), des corps policiers et militaires, des organisations internationales, des médias sensibles au genre, des chercheurs, des acteurs juridiques, des jeunes, des femmes, des organisations de la société civile et des chefs de communautés. L’objectif de cet événement était de célébrer et de reconnaître l’appropriation de l’instrument par les pays et les progrès réalisés au cours des 20 dernières années dans la domestication du protocole de Maputo, de mettre en lumière le travail innovant et les contributions des champions, de réfléchir à l’avenir et de dialoguer sur des solutions évolutives avec des résultats durables qui soutiennent les droits des femmes dans le pays et au-delà. « La forte mobilisation du gouvernement et de la présidence pour cette célébration est remarquable ; ces dirigeants ont codirigé des groupes de discussion et ont parlé avec audace de la responsabilité du gouvernement dans la création d’un environnement favorable aux droits des femmes, y compris le droit à l’avortement », a déclaré Gisèle Kapinga, haut-commissaire à la Commission nationale des droits de l’homme.
Ministres, directeur du cabinet du président, partenaires et donateurs

Les ministres, le directeur de cabinet du président, les partenaires et les donateurs. Cette célébration a été marquée par des déclarations fortes du gouvernement, des parlementaires, des leaders de la société civile et des principaux activistes des droits de la femme.

« Les femmes dans notre pays sont victimes de grandes injustices depuis leur naissance, le protocole de Maputo nous permet de nous attaquer à ces inégalités et de construire des solutions durables pour réparer ces injustices historiques » a déclaré S.E. Fabrice Mpuela, Ministre des Droits de l’Homme, alors qu’il co-présidait le panel d’ouverture avec le Ministre de la Jeunesse, le Directeur de Cabinet du Président de la RDC, et le Directeur Pays d’Ipas RDC.
« Le fait que les femmes se voient refuser l’accès à un avortement sûr ne signifie pas qu’elles ne se feront pas avorter ; ce que cela signifie, c’est qu’elles le feront, mais d’une manière dangereuse, en risquant leur vie », a déclaré la députée et présidente de la Commission permanente sur le genre, l’honorable Christelle Vuanga, qui a appelé toutes les parties prenantes, y compris celles du système de santé et du système judiciaire, à créer un pont et à travailler ensemble pour garantir que les femmes aient accès à un choix sûr, sans crainte d’emprisonnement. La recherche sur l’impact de la domestication du Protocole de Maputo menée par l’Ecole de Santé Publique de l’Université de Kinshasa en collaboration avec l’Ipas et le Ministère de la santé présentée lors de cet événement a mis en évidence les défis de son application sur le terrain, en particulier au sein du système judiciaire et de santé.
Lors de son discours d’ouverture, S.E. Benoît-Pierre Laramée, Ambassadeur du Canada en République Démocratique du Congo, a déclaré : « Je suis convaincu que la pleine mise en œuvre de ce protocole renforcera l’autonomie corporelle des femmes et des filles en RDC, améliorera leur bien-être et leur autonomisation socio-économique ».
Ce message a été fortement soutenu par le secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature, qui a souligné que le système judiciaire avait pris toutes les mesures nécessaires pour garantir que les femmes aient accès à toutes les dispositions du protocole de Maputo, y compris les soins liés à l’avortement sans risque. Réfléchissant aux prochaines étapes avec des organisations de la société civile telles que le Mouvement de la jeunesse Sprint, l’Association des femmes juristes et des partenaires (DKT, MSI et Ipas) sur ce que les 20 prochaines années réservent à l’avenir des femmes et des filles congolaises, ces militants ont appelé toutes les parties prenantes et les donateurs à accélérer la mise en œuvre complète du Protocole de Maputo en révisant le code pénal et toutes les autres lois qui entravent les droits des femmes. L’engagement fervent de diverses parties prenantes en faveur de la mise en œuvre du Protocole de Maputo et du droit à l’avortement médicalisé en RDC redonne à Ipas et aux partenaires qui mènent le combat un nouvel espoir et un nouvel élan pour faire des promesses du Protocole de Maputo une réalité pour les femmes et les jeunes filles de toute la RDC.
S.E. Antoinette Kipulu, ministre de la formation professionnelle et des métiers, lors de son discours d'ouverture.
S.E. Antoinette Kipulu, ministre de la formation professionnelle et des métiers, lors de son discours d’ouverture.